Pour l’ancien ambassadeur de l’UE à Ankara, la chancelière allemande et ses partenaires, avec une CDU en difficulté, ne peut pas se permettre de terminer son mandat sur une crise avec la Turquie.
Au moment où la Turquie tient à afficher un “agenda positif” avec l’Europe, céder aveuglément à la campagne de charme de ses dirigeants pourrait constituer, si l’on n’y prenait garde, un contresens et une abdication des valeurs européennes.
La réforme de l’UE nécessite nouvelles voix et un processus participatif permanent pour les citoyens.
Le déclin de la démocratie turque a mis le pays dans une situation inimaginable il y a quelques années. Ankara continue d'évoquer une conspiration interne et étrangère, et craint trois évolutions.
La consolidation du pouvoir du président Porochenko – et l'opposition qu'elle rencontre – donne le ton pour les prochaines élections ukrainiennes de 2019. Cependant, les travaux de réforme progressent, même si à un rythme modéré.
Désormais, pour Berlin, Bruxelles ou Paris, l’ambition européenne d’Ankara relève davantage d’un exercice de réalité virtuelle que d’une stratégique diplomatique crédible.
Il est fort possible que l’Union européenne soit mise en pièces si elle ne parvient pas à se rassembler face à Donald Trump.
La diplomatie américaine se retrouve aujourd’hui empêchée, face à une Russie déterminée à s’imposer en Syrie comme seul rempart contre le djihadisme.
Pour que les efforts réformateurs de la Tunisie soient couronnés de succès, une approche partant du bas pour aller vers le haut doit également être adoptée.
Cinq ans après la révolution, les difficultés internes et les troubles régionaux continuent de handicaper la Tunisie en mettant en danger sa transition démocratique.
Nombre de crises qui accablent aujourd’hui le monde ne pourront être résolues qu’à condition d’accorder une attention particulière à la lutte contre la corruption.
Les intérêts stratégiques européens sont bien visibles de tous ; mais leur impact sur les affaires du monde reste limité par rapport au poids théorique de l’Europe dans le concert international.
La Tunisie et la communauté internationale doivent se doter d’un nouveau partenariat-cadre pour mobiliser les énergies du pays et sortir de l’impasse.
Si les Européens ne prennent pas le dossier syrien en considération, ils ne seront pas capables de tirer leur épingle du jeu.
Le besoin d’obtenir la collaboration d'Ankara amène les décideurs européens à ne pas être aussi critiques qu’ils le devraient sur la situation en matière de droits de l’homme.
Le lien entre terrorisme et immigration, qui s’installe dans les esprits, complique la gestion de la crise migratoire en Europe.
Avec la dose adéquate de réalisme, l'Europe a toutes les raisons de continuer à promouvoir ses valeurs auprès de ceux des citoyens de la rive sud qui les partagent.
L’impasse dans la politique interne, les développements des pays voisins ainsi que les défis sécuritaires marquent l’avenir de la Turquie.
Cette année, le Prix Nobel de la Paix confère de nouvelles responsabilités à la société civile tunisienne et, plus généralement, à tous ceux qui ont la charge de l’avenir du pays.
Que souhaite vraiment Moscou à travers les négociations avec les acteurs de la crise syrienne ? Quelle est sa marge de manœuvre vis-à-vis des autres protagonistes ?